Chapitres
01. Rendez-vous (MAD) * 02. Li Dvantrain (JD) * 03. La Ducasse (MAD)
04. La Communion (JD) * 05. Augusta (MAD) * 06. Tristesse (JD)
07. 205 (MAD) * 08. Période de guerre 1914-1917 (JD) * 09. Fleurs des champs (MAD)
10. L'ardoise de Baptiste (JD) * 11. Emois interdits (MAD) * 12. Une Montre en or (JD)
13. Jeanne (MAD) * 14. Recette pour vivre vieux (JD) * 15. Tout l'amour d'une maman (MAD).
Le Beau Danube Bleu, Nous au pays des rêves (MAD et PhD), 27.06.2009. Photo Julien Destatte.
Octave ne prenait pas le temps de se poser de questions. Assis aux côtés de son grand-père, qui lui laissait serrer de ses mains menues les rênes de l'âne, il se sentait responsable, fort, important…
Sur la centaine de mètres qui le conduisait de son lieu de rencontre à la maison de ses parents, il ne songeait à rien d'autre qu'à sa fierté, essayant par tous les moyens d'être digne de la confiance que son "Bon Papa" plaçait en lui. Heureusement, l'âne Baptistin le connaissait et, placide, se laissait guider par ce petit esthète, devinant le contrat d'importance qui les liait.
L'arrivée à la maison était toujours agréable. Bien souvent, Lydie accourait avec toute la maîtrise de ses dix-neuf ans. Elle était belle, avec la touffe noire épaisse des cheveux qu'elle tentait depuis peu d'amalgamer en chignon. Ses yeux étaient charbon, contrastant avec sa peau tellement blanche. Ses lèvres fines ne souriaient presque jamais. Tout passait par la flamme, brûlante ou glaciale, de ses prunelles. Sa blouse, haut fermée sur son cou, était ornée d'un superbe camée, et sa jupe, foncée toujours, découvrait à peine ses bottillons de cuir. Coquette, la Lydie… En fait, plus fière que coquette. Et elle cultivait cette nuance.
Son intelligence avait été remarquée à l'école, et on lui avait suggéré de continuer des études. Mais une épicerie, lorsque le père est secrétaire communal et que la mère est seule pour cette tâche, représente un sacré travail. Alors, les études, c'est très bien, lorsque l'on n'a rien d'autre à faire… De toute manière, la Lydie, avec son inéluctable esprit d'indépendance, avait fait son choix, dès ses douze ans, après sa communion solennelle. Elle voulait aider sa mère, pour reprendre le commerce, en attendant le prince charmant. Ernestine, riant de ce rêve de jeune fille, n'en était pas moins satisfaite de disposer ainsi, de plein accord, des bras solides, de l'esprit entreprenant de sa fille aînée. Elle était même souvent surprise de cette vivacité, de la volonté intrépide, de cette indépendance qui lui faisaient penser à son beau-père, Jean-Baptiste.
Ernestine se souviendrait à jamais de ce coup de foudre qui l'avait transpercée, lorsqu'elle avait rencontré son Lucien. C'était à la ducasse de 1887. Sa famille habitait Froidlieu, et son père avait une affaire à proposer au secrétaire communal de Honnay, hameau voisin. Il s'y était rendu avec la traditionnelle charrette, et Jean-Baptiste l'avait emmené dans son "domaine", perché au-dessus de l'école. La fête aidant, ils avaient ouvert une bouteille de péquet, pour rester dans l'ambiance pendant leur négociation.
Ernestine avait suivi son père à pied, avec ses amies, pour le plaisir du trajet inhabituel. Arrivant près de la maison communale de Honnay, elle avait remarqué, assis sur les marches qui menaient vers le premier étage de la bâtisse, un jeune homme, les coudes enfoncés dans ses genoux, boudeur. Elle et ses amies cherchaient la détente. Un garçon seul, semblant désemparé, ne pouvait qu'être l'objet de leurs rires chuchotés. Les cinq ou six filles qui accompagnaient Ernestine, l'humeur joyeuse, impatientes de la fête, montraient leur gaieté, accueillantes à l'imprévu.
Le jeune homme, qui venait d'atteindre ses 25 ans, n'avait pourtant pas le cœur à s'amuser. Lui qui mettait toute son énergie pour aider son père, venait, pour la deuxième fois en quelques semaine, de se faire évincer pour une broutille. Il n'était décidément pas facile d'être le fils de Jean-Baptiste. Pas supportable, parfois.
Détestant se faire ainsi surprendre par une bande de jeunes filles, Lucien leur tourna le dos, avec un geste rageur qui fit onduler la masse bouclée de ses cheveux auburn. Surprises de cette réaction, les filles ont pouffé de rire : le jeune homme réagissait comme un gamin ! Comprenant son erreur, il s'est retourné vivement, regardant loin devant lui comme si tout à coup un objet insolite avait appelé son regard. IL était conscient du ridicule de son attitude et se sentait incapable de réagir correctement.
Les filles n'essayaient même plus de retenir leur hilarité et s'esclaffaient de plus belle. Lui sentait la colère se mêler à son trouble. IL se révoltait d'être ainsi observé en état de faiblesse. Plissant les yeux pour un regard qu'il voulait hautain, prêt à écraser de sa superbe cette bande d'intruses, il tourna la tête vers leur groupe, décontenancé à nouveau parce qu'elles riaient aux éclats. Toutes. Non ! Une seule ne riait pas. Son regard bleu était ancré sur lui. Elle lui tendait une passerelle, un pont-levis de complicité déterminée. Il sentit qu'elle comprenait, qu'elle le protégeait. Elle était si belle, yeux bleus contre cheveux blonds, tressés autour de sa tête ronde.
D'un geste, elle apaisa ses amies, leur montrant du doigt le clocher, distant de quelques centaines de mètres. Les flonflons de la fanfare se laissaient porter par le vent léger. Les autres jeunes filles, avides de leur liberté d'un jour, oublièrent aussitôt l'infortuné garçon qui les avaient fait rire un instant plus tôt. Eux deux, pourtant, restaient rivés par leur regard, sans échanger la moindre parole. Aucun mot, d'ailleurs, n'aurait été à la mesure de leur émoi. Une force indicible liait leurs yeux, emplissant de chaleur leurs esprits qui se rencontraient. Les autres filles venaient la rappeler à l'ordre, la tirer par le bras, la taquiner déjà. Elle les repoussa. La magie ne pouvait se rompre ainsi !
Jean-Baptiste sortit alors du salon communal, suivi du père Monseu : heureux du contrat qu'ils venaient de conclure, ils étaient prêts à saluer la fête.
- Encore une belle affaire de faite, hein, Jules ! Nous avons été vite en besogne, autant de gagné pour faire un tour sur la place. Mais voilà la jeunesse ! En bonne compagnie, encore… Alors, Lucien, revenu à de meilleurs sentiments, mon garçon ?
- C'est-à-dire que je … Heu, tout va bien, Papa. Et bien le bonjour, Monsieur Monseu ! bredouilla Lucien. IL ne manqua pas de remarquer l'éclat moqueur dans les yeux de son père. Il savait qu'il était inutile de discuter. Surtout en public. Il reviendrait à ce conflit plus tard, il avait autre chose en tête pour l'instant.
- Tu as bien raison d'être fier de ton fils, Jean-Baptiste ! lança Jules Monseu, c'est vrai qu'il a de l'allure ! Et, en s'adressant à Lucien : Ton père m'a dit le plus grand bien de toi, Lucien. On dirait qu'il ne peut déjà plus se passer de ton aide, il a bien de la chance de t'avoir à ses côtés.
Lucien accueillit ces paroles assez sèchement. Il n'avait vraiment plus l'âge d'être complimenté ainsi… Et devant cette jeune fille qui venait de bousculer son cœur, en plus !
- Au fait, vous deux, vous reconnaissez ma fille, Ernestine ! N'est-ce pas qu'elle a changé… Vous ne l'avez pas rencontrée souvent, pendant toutes ces années de pensionnat. Ah ! on est bien contents de la garder près de nous, maintenant…
Jules Monseu dévorait sa fille d'un regard affectueux, tandis qu'elle saluait l'ami de son père, brisant à regret ce moment d'éternité, éblouie de cet inattendu message qu'elle venait d'échanger avec Lucien, étrangement certaine de maîtriser un choix essentiel de sa destinée.
- Bienvenue, Ernestine ! Allons, ne perdons plus de temps. Accompagnez-nous sur la place. Ton âne sera-t-il assez costaud pour nous emmener tous ?
- Pour sûr ! Il aime la jeunesse ! Allons… Nous rattraperons bien vite tes amies, ma fille.
Les pères sont bêtes… Ils n'ont rien saisi des aveux suggérés. Serrés sur l'unique banquette, ils n'ont rien présagé de l'orage qui foudroyait leur progéniture.
Secoués par les cahots réguliers de la charrette, ses occupants n'avaient d'autre appui que l'épaule du voisin. Ernestine et Lucien, devinant le corps de l'autre au travers de vêtements moites, étaient profondément troublés par cette brûlure. Ils gardaient les yeux fixés sur les oreilles de l'âne, qui bravait la chaleur de son pas monotone. Ils n'échangèrent pas la moindre parole, mais furent surpris d'arriver tellement vite sur la place.
Une ovation enjouée salua Jean-Baptiste : chacun savait qu'il allait offrir sa tournée. Lucien était apprécié, lui aussi, pour l'aide chaleureuse qu'il ne manquait jamais d'apporter aux gens du village.
- Hé, voilà notre secrétaire communal !
- Ha, Jean-Baptiste, vous êtes presque en retard…
- Nous avons gardé votre bouteille au frais, l'ami ! On aimerait y goûter !
- Mais laissez-le, vous autres, vous voyez bien qu'il est en galante compagnie !
- Pour sûr, qu'elle est jolie votre invitée, Jean-Baptiste !
- Taisez-vous donc, curieux que vous êtes ! Vous voyez bien que c'est la protégée de notre Lucien !
Les humeurs joyeuses ne font pas de cadeau. Les allusions sont piquantes pour les cœurs tendres. Jean-Baptiste, enfin, remarqua l'attitude de son fils et fronça les sourcils. Monseu, lui aussi, réagit, alerté par les joues rouges de sa fille qu'il adorait. Autour d'eux éclataient les railleries amicales, les chants enjoués répondant aux facéties. C'était de bonne guerre, pendant la ducasse !
Jean-Baptiste dit simplement :
- Lucien !?, avec un point d'exclamation dans la voix, et un silence prolongé.
Son fils le regarda, aussi franc que toujours, mais bien plus déterminé. Etonné, Jean-Baptiste se tourna vers son ami Monseu. Celui-ci s'était adressé à sa fille, semblant étrangement inquiet. A vingt-trois ans, son aînée, débrouillarde toujours, ne tenait plus en place depuis son retour à la maison, affirmant de plus en plus son désir d'indépendance.
- Eh bien, ma fille, tu ne vas donc pas retrouver tes amies ?
Et, plus bas :
Tu vois bien que les esprits sont échauffés, ici. N'attire pas sur nous les plaisanteries, voyons !
Les deux compères n'avaient décidément pas l'habitude d'être ainsi dérangés par leurs rejetons, en pleine "réunion" ! Ils furent d'autant plus surpris quand Lucien, d'une voix vif acier, déclara, en élevant dans sa main celle d'Ernestine, comme s'ils se préparaient à danser le quadrille :
- Monsieur Monseu, accepteriez-vous de m'accorder la main de votre fille ?
tandis qu'Ernestine murmurait :
- Dis oui… Papa ! je voudrais que tu dises oui !
La terre aurait pu se dérober sous les pieds des deux hommes, ils n'auraient pas eu davantage l'air de tomber des nues. Regardant leurs enfants comme pour la première fois, dévisageant l'un et l'autre, les deux amis, habituellement bavards, restaient figés dans cet espace-temps imprévu. Ils sentaient tout à coup peser sur leurs épaules le poids du moment qui passe. Ainsi donc, ils devenaient en un instant un peu plus âgés, juste assez pour marier leurs premiers nés… Eux, les vieux de la vieille, qui avaient fait toute leur jeunesse ensemble… Ah ben ça ! Quand les patronnes apprendraient la nouvelle ! C'est qu'ils avaient l'air sûrs d'eux, les tourtereaux ! Qui donc jurerait qu'ils ne s'étaient pas rencontrés avant…
Ceux-là semblaient émerveillés de cette minute de mutuelle reconnaissance, oubliaient déjà leurs pères pour sceller d'un regard leurs certitudes d'amour, rayonnants de jeunesse et de confiance en l'avenir…
La fête continuait de tourner, sur la place, mais une bonne partie des gens, qui étaient venus saluer leur secrétaire communal, étaient restés près de lui : ils avaient été témoins de cette scène surprenante. Les plus éméchés lancèrent, à la volée :
- Ecoutez ! Le Lucien qui a fait sa demande ! On est témoins ! Lui aussi va payer son verre ! Ha la bonne affaire !
- Pardi, Jean-Baptiste, c'est une bonne blague qu'il vous fait là, votre gamin !
- Hé, Jean-Baptiste, c'est vous, d'habitude, qui faites les farces ! Tel père, tel fils ! Rira bien qui rira le dernier ! On n'a pas fini d'en parler !
- Vive Lucien et sa fiancée ! C'est bon pour la ducasse, des déclarations pareilles ! A boire, vous autres !
- Mais attendez donc, bande d'indiscrets ! Le père Monseu n'a pas encore donné sa réponse !
Il n'en fallait évidemment pas plus pour qu'un silence plein d'expectative s'abatte sur la place, tandis que le cercle des curieux se renforçait autour de la charrette. Jules Monseu, plus blanc que de coutume malgré la chaleur, restait bouche bée. Imitant la tête d'un poisson hors de l'eau, il regarda son ami Jean-Baptiste, comme s'il attendait de sa part une réponse à la question cruciale.
Jean-Baptiste n'était pas mécontent de cette union inattendue. Les Monseu étaient une bonne famille, et Jules son meilleur copain. Quant à Lucien, il venait sans doute de régler, mine de rien, sa colère contre son père en lui damant le pion, et de quelle manière ! Beau coup, en vérité ! Ça vous rend fier de vos enfants, des tours pareils ! Et le Jules ! Ah ! Quelle tête ! Dommage que ce n'était vraiment pas le moment de rigoler ! Mais qu'est-ce que ce bon de se rattraper après ! Jean-Baptiste, les yeux pétillants d'affectueuse malice, fit à Jules un signe d'impuissance.
Jules saisit le message et prit ses responsabilités de père. Respirant un grand coup, il se donna un air digne et articula, d'une voix qu'il ne reconnut pas :
- Puisque c'est ainsi, je te l'accorde, mon garçon ! Embrasse-moi, ma fille !
Les hourras jaillirent aussitôt de la foule agglutinée. Tous se mirent à danser, à rire, à crier. La confusion était incroyable.
Lucien, entourant les épaules de sa promise d'un bras possessif, s'adressa alors à son père en souriant :
- Papa, je suis heureux de te présenter la femme de ma vie.
Jean-Baptiste, ému malgré lui, embrassa Ernestine, et donna l'accolade à Lucien, en murmurant d'une voix rauque :
- Bien joué, fils ! Tu marques un point ! Soyez heureux, vous deux …
Après ce moment d'effusions, les deux pères, véritables héros, furent happés par la fête, sans espoir de rémission. Ainsi donc, ce ne fut que bien plus tard que les "patronnes" ont appris cette nouvelle qui ne leur déplut pas du tout.
Jean-Baptiste avait toujours gardé de cet instant exceptionnel un souvenir enjoué, mêlé d'affection et de malice. C'était vraiment une bonne farce, à la mesure de celles qu'il aimait raconter. Entre lui et Ernestine, une amitié s'était liée de tendresse. Ainsi, il était heureux, chaque fois qu'il approchait de leur foyer, se réjouissant de ses petites-filles, la piquante Lydie, l'angélique Augusta, tout autant (quoi qu'en dise sa bru) que de son nouveau complice Octave.
Quant aux tabliers noirs, il savait, lui, sans le dire, ce qu'ils devenaient. Mais il ne comprenait pas qu'Ernestine ne devine pas ce nouveau tour que lui jouait son beau-père ! Ou alors elle était encore plus futée qu'il ne pensait. Peut-être cherchait-elle à découvrir la vérité, la raison de cette connivence, inconsciente sans doute, entre ses deux cadets...
Octave, prince cavalier, ne se doutait de rien. Il n'imaginait même pas que l'absence répétée du tablier noir pouvait paraître bizarre. L'important pour lui était d'en retrouver un tout propre à chaque fois, tout en amassant sa fortune...
Un ombre furtive, pourtant, suivait la charrette du grand-père, lorsque le colis secret avait été déposé par Octave près de la fontaine. Protégé par l'ombre de son chapeau, Jean-Baptiste avait ainsi remarqué Augusta, sa douce petite-fille, qui courait silencieuse, récupérant le tablier, et s'en retournant clandestine, vers la maison de ses parents.
Son grand-père, qui aimait le jeu avant tout, ne ralentissait pas le trot de son âne, qu'il pleuve ou qu'il vente, pour respecter le secret de cette enfant qu'il chérissait. Il lui semblait en fait partager mieux ainsi son affection secrète, sa préférence pour cette fillette gracieuse, harmonieuse et fragile.
Il aimait certainement autant Lydie, mais la savait forte et effrontée, prête à agresser la vie. De même, pour Octave, dont il connaissait le cœur généreux, l'esprit curieux, et dont il s'amusait, avec beaucoup de précaution chaleureuse, à attiser l'atavisme blagueur.
Mais Augusta... Jamais il n'avait vu une enfant aussi frêle, aussi volontaire, aussi belle. Contrairement à l'ébène de Lydie, au châtain blond d'Octave, Augusta était dorée, comme le miel des plus fécondes abeilles. Ses cheveux longs dépassaient sa taille menue, et Ernestine prenait un soin tout particulier à les coiffer, tantôt en nattes serrées, tantôt en vagues mouvantes et libres, cerclant simplement son visage d'un ruban de couleur assorti à sa robe. Ses yeux bleus, singulièrement pâles, avaient un reflet d'infini. Sa peau semblait douce et ferme comme celle des mirabelles. Sa bouche bien dessinée était toujours sourire.
Comme sa sœur et son frère, Augusta ne manquait pas d'humour et de répartie, tout en étant très secrète. Mais elle avait décidé de son avenir avec beaucoup de fermeté : elle ne se marierait jamais, elle serait infirmière ou entrerait au couvent. Alarmés par ce choix, ses parents se taisaient, espérant qu'après la puberté, leur fille de treize ans se trouverait un chemin de vie plus commun et plus facile.
Active toujours, Augusta avait un point faible : son petit frère. Sans cesse disposée à s'occuper de lui, à le dorloter, l'éduquer, elle jouait un rôle de petite maman, et ne supportait à ce sujet aucune contradiction. Il faut dire qu'elle était, en dernier recours, la seule à parvenir à convaincre Octave, lorsque des situations délicates d'autorité se présentaient. Lydie, sûre d'elle pourtant, n'avait aucun pouvoir, et les parents aimaient se décharger sur Augusta de cette surveillance qu'ils n'avaient pas toujours le temps d'assumer.
Augusta avait donc remarqué le manège du tablier (qui sait comment ?), et prenait sur elle de masquer la farce de son frère, aussi bien que la volonté de son grand-père, en récupérant le vêtement délaissé, et en le plaçant à l'endroit où sa maman s'attendait à le trouver.
Promesses…, Campagne de Hour-en-Famenne, 24.04.2019. Photo M-A D.
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